Mieux que les 3 home runs de Donald Trump
Ce lundi, le gouverneur était l’invité de Hugh Hewitt, un journaliste conservateur en vue qui publie des tribunes dans le Washington Post et qui diffuse également sa propre émission radio. Le présentateur du talk show de droite évoque « les 3 home runs de Donald Trump » à la plus haute cour du pays : Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh, Amy Coney Barrett. Hewitt lui demande dans la foulée s’il en fera autant s’il est élu en novembre 2024.
La réponse de Ron Desantis, « On fera mieux ! », est intéressante. Elle ne manquera certainement pas d’inquiéter les démocrates. Pour le gouverneur de Floride, les trois juges nouvellement nommés sont indubitablement des conservateurs bon teint et il les remercie d’avoir mis fin au droit à l’avortement en tant que droit garanti au niveau fédéral par la constitution des Etats-Unis. En revanche, pour ce qui le concerne, en cas de vacance à la Cour, il proposerait des juristes de renom encore plus conservateurs, c’est-à-dire des candidats comme Antonin Scalia (décédé en 2016) ou encore Clarence Thomas pour qui il ne cache pas son admiration. DeSantis a d’ailleurs eu l’occasion de parer à plusieurs vacances à la Cour suprême de Floride, ce qui a changé la tendance politique du cénacle local.
Une « super-majorité » pour un quart de siècle
Fin mai, à Orlando, se tenait la National Religious Broadcasters Convention. DeSantis évoquait une autre possibilité : celle de devoir remplacer, non pas un juge conservateur, mais un juge libéral (comprendre “progressiste“) cette fois.
« Si vous y prêtez attention, durant les deux prochains mandats présidentiels, il y a de fortes chances qu’un remplacement soit nécessaire pour Clarence Thomas et Samuel Alito — NDLR : les deux juges les plus âgés de la Cour. À vrai dire, il est très difficile de faire mieux que ces deux-là. » DeSantis mentionne alors deux autres juges, moins âgées que Thomas et Alito : Sonia Sotomayor (68 ans) et Elena Kagan (63 ans). Il est vrai que s’il remplace une de ces deux juges de la plus haute Cour du pays, c’est un peu le Saint Graal pour un président républicain : une Cour ultraconservatrice dotée d’une super-majorité : 7 juges conservateurs, voire très conservateurs, pour 2 juges libéraux. « Imaginez une Cour suprême des Etats-Unis conservatrice pour un quart de siècle ! », déclarait le futur prétendant à la Maison Blanche, la veille de l’annonce de sa candidature.